Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/285

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

puni de mort. Le juif qui fait circoncire ses esclaves non-juifs s’expose également à la mort[1]. Cela était bien conforme à la politique romaine, tolérante envers les cultes étrangers, quand ils se renfermaient dans le cercle de leurs nationaux ; sévère, dès que ces cultes faisaient de la propagande. Mais on conçoit combien de telles mesures étaient décisives dans la lutte des juifs circoncis et des incirconcis ou improfessi. Ces derniers seuls pouvaient exercer un prosélytisme sérieux. Par loi d’empire, la circoncision était condamnée à ne plus sortir de la famille étroite des enfants d’Israël.

Agrippa II et probablement Bérénice moururent vers ce temps[2]. Ce fut une perte immense pour la

  1. De seditiosis, dans Paul, Sentent., V, xxii, §§3 et 4. Antonin renouvelle les mêmes défenses. Digeste, XLVIII, viii, 11.
  2. Agrippa II était sûrement mort avant que Josèphe écrivît son autobiographie (ch. 65). Il l’était même probablement avant que Josèphe achevât ses Antiquités (notez XX, ix, 4). Le passage Contre Apion, I, 9, ne prouve rien. L’assertion de Photius, cod. xxxii, qui fait mourir Agrippa en l’an 100, est inconciliable avec Josèphe. Les dernières monnaies connues d’Agrippa, émises sous le règne de Domitien, correspondraient, selon M. Madden (Jew. coin., p. 133 ; cf. p. 113 et suiv.), à l’année 95, et, selon M. de Saulcy (Num. de la terre sainte, p. 316), à l’année 86. Les points de départ des ères qui figurent sur les monnaies d’Agrippa donnent lieu aux difficultés les plus graves. D’un autre côté, les indications qu’on croit tirer de la Chronique d’Eusèbe pour le faire mourir