Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/372

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croire. Et ce ne fut pas là une nouveauté ; il y avait longtemps que l’Écriture parlait d’episcopi et de diaconi, puisqu’elle dit quelque part : « J’établirai leurs episcopi sur les fondements de la justice, et leurs diaconi sur les bases de la foi[1]… » Nos apôtres, éclairés par Notre-Seigneur Jésus-Christ, connurent parfaitement qu’il y aurait des compétitions pour le titre d’episcopos[2]. C’est pourquoi ils conférèrent ce titre dans leur parfaite prescience, à ceux que nous avons dit, et ils prescrivirent qu’après leur mort d’autres hommes éprouvés prendraient leurs fonctions. Ceux donc qui ont été établis par les apôtres ou ensuite par d’autres hommes excellents, du consentement de toute l’Église, et qui ont servi sans reproches le troupeau de Jésus-Christ, humblement, paisiblement, honorablement, à qui tous ont rendu bon témoignage pendant longtemps, nous ne croyons pas juste de les rejeter du ministère ; car nous ne saurions sans faute grave rejeter de l’épiscopat ceux qui présentent dignement les offrandes sacrées. Heureux les anciens qui ont achevé leur carrière avant nous et sont morts saintement et avec fruit[3] ! Ceux-là du moins ne craignent pas que quelqu’un vienne les tirer de la place qui leur a été assignée. Nous voyons, en effet, que vous en avez destitué quelques-uns qui vivaient bien du ministère dont ils s’acquittaient sans reproches et avec honneur…

N’avons-nous pas un même Dieu, un même Christ, un

  1. Citation par à peu près de la traduction grecque d’Isaïe, lx, 17.
  2. Ch. 44.
  3. Ressemblance avec II Tim., iv, 6.