Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/450

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Chaque renaissance de l’esprit romain sera un redoublement de persécution. Les empereurs qui, à diverses reprises au iiie siècle, entreprennent de relever l’empire, sont des persécuteurs. Les empereurs tolérants, Alexandre Sévère, Philippe, sont ceux qui n’ont pas de sang romain dans les veines et qui sacrifient les traditions latines au cosmopolitisme de l’Orient.

« Vénère la divinité en tout et partout, conformément aux usages de la patrie, et force les autres à l’honorer. Hais et punis les partisans des cérémonies étrangères, non-seulement par respect pour les dieux, mais surtout parce que ceux qui introduisent des divinités nouvelles[1] répandent par là le goût des coutumes étrangères, ce qui mène aux conjurations, aux coalitions, aux associations, choses que ne comporte en aucune façon la monarchie. Ne permets non plus à personne de faire profession d’athéisme ni de magie. La divination est nécessaire ; nomme donc officiellement des aruspices et des augures, à qui s’adresseront ceux qui veulent les consulter ; mais qu’il n’y ait pas de magiciens libres ; car de telles gens, en mêlant quelques vérités à beaucoup de

  1. Καινά τινα δαιμόνια. Comp. Act., xvii, 18 ; Lettre de l’Égl. de Vienne, dans Eus., H. E., V, i ; (ξένη καὶ καινὴ θρησκεία) ; Arnobe, Adv. nat., II, 66.