Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/463

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

façon d’envisager le rôle de Jésus prit le plus fortement racine, et d’où elle se répandit sur le monde chrétien.

Ce n’est pas, en effet, au seul apôtre Jean que la tradition rapporte la solennelle promulgation de ce dogme nouveau. Autour de Jean, la tradition nous montre cette doctrine soulevant des orages, troublant les consciences, provoquant des schismes et des anathèmes. Vers le temps où nous sommes arrivés, commença de se montrer à Éphèse[1], venant d’Alexandrie, comme un autre Apollos, un homme qui paraît, à une génération de distance, avoir eu avec ce dernier beaucoup de rapports. Il s’agit de Cérinthe[2], que d’autres appelaient Mérinthe, sans qu’on puisse savoir quel jeu se cache sous cette asso-

  1. On peut supposer que c’est à Cérinthe qu’il est fait allusion dans Act., xx, 29-30. Cf. Saint Paul, p. xxxii.
  2. Irénée, Adv. hær., I, xxvi, 1 ; III, xi, 1, 7 ; Philosophumena, VII, 7, 9, 33, 34, 35 ; X, 21, 22 ; Caïus, dans Eus., H. E., III, xxviii, 2-3 ; Denys d’Alexandrie, dans Eus., H. E., III, xxviii, 4-5, et VII, xxv, 2-5 ; Tertullien, Præscr., c. 48 ; saint Épiphane, hær. xxviii entier ; xxx, 3, 26 ; li, 3, 4, 6 ; Traité contre toutes les hérésies, attribué à Tertullien (édit. Œhler), c.3 ; Théodoret, Hæret. fab., II, 3 ; Philastre, c. 36, 60 ; saint Jérôme, De viris ill., 9 ; Adv. luciferianos, c. 9, p. 304, 305, Mart., IV, 2e part. ; Epist. 89 (74), col. 623, t. IV, 2e part. ; saint Augustin [ut fertur], De hæresibus, 8 (Opp., t. VIII) ; saint Grég. de Nazianze, Orat., xv, 8, p. 460 (Paris, 1778).