Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/500

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans ces cantons perdus de l’Orient, d’étranges alliances se produisaient. Quelquefois même la manie des mélanges incohérents ne s’arrêtait pas aux limites du judaïsme ; les religions de la haute Asie fournissaient plus d’un élément à la chaudière où les ingrédients les plus disparates fermentaient ensemble. Le baptisme est un culte originaire de la région du bas Euphrate ; or le baptisme était le trait le plus ordinaire chez les sectes juives qui cherchaient à s’affranchir du temple et des prêtres de Jérusalem. Jean le Baptiste avait encore des disciples[1]. Les esséens, les ébionites étaient presque tous adonnés aux ablutions. Après la destruction du temple, le baptisme reprit de nouvelles forces. Des sectaires se plongeaient dans l’eau chaque jour, à tout propos[2]. Nous avons entendu, vers l’an 80, des accents qui semblent venir de cette secte[3]. Sous Trajan, la vogue du baptême redouble. Cette faveur croissante fut due en grande partie à l’influence d’un certain

    p. 300, et Cotelier, notes sur Const. apost., VI, 6. Les Récognitions n’en connaissent que cinq. Pseudo-Jérôme en compte dix.

  1. Récognit., I, 54, 60 ; Homél. pseudo-clém., ii, 23.
  2. Récognit., I, 54, 60 ; Homel. pseudo-clém., ii, 23 ; Hégésippe, dans Eus., H. E., IV, xxii, 6 ; saint Justin, Dial., 80 ; Constit. apost., VI, 6 ; Épiphane, hær. xvii, xxx, 16 ; Rép. à Acace et Paul, sub fin. ; Sacy, Chrest. arabe, I, p. 306, 346.
  3. Voir ci-dessus, p. 167.