le point d’honneur de la foi qu’ils avaient embrassée.
Pline, parfait honnête homme et scrupuleux exécuteur des ordres impériaux, fut bientôt à l’œuvre pour ramener dans les provinces qui lui étaient confiées l’ordre et la loi. L’expérience lui manquait ; c’était plutôt un lettré aimable qu’un vrai administrateur ; sur presque toutes les affaires, il prit l’habitude de consulter directement l’empereur. Trajan lui répondait lettre pour lettre, et cette précieuse correspondance nous a été conservée[1]. Sur les ordres journaliers de l’empereur, tout fut surveillé, réformé ; il fallut des autorisations pour les moindres choses[2]. Un édit formel interdit les hétéries[3] ; les plus inoffensives corporations furent dissoutes. C’était l’usage en Bithynie de célébrer certains événements de famille et les fêtes locales par de grandes assemblées, où se réunissaient jusqu’à mille personnes ; on les supprima[4]. La liberté, qui la plupart du temps ne se glisse dans le monde que d’une façon subreptice, fut réduite à presque rien.
Il était inévitable que les Églises chrétiennes fussent atteintes par une politique méticuleuse, qui