Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/547

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

peut comparer qu’à celle de Napoléon Ier en 1812. Son expédition contre les Parthes fut l’analogue de la campagne de Russie. Admirablement combinée, l’expédition débuta par une série de victoires, puis dégénéra en une lutte contre la nature et se termina par une retraite qui jeta un voile sombre sur la fin du règne le plus brillant.

Trajan quitta l’Italie, qu’il ne devait plus revoir, au mois d’octobre 113[1]. Il passa les mois d’hiver à Antioche, et, au printemps de 114, commença la campagne d’Arménie. Le résultat fut prodigieux : en septembre, l’Arménie était réduite en province romaine ; les limites de l’empire atteignaient le Caucase et la mer Caspienne. Trajan se reposa l’hiver suivant à Antioche.

Les résultats de l’an 115 ne furent pas moins extraordinaires. La Mésopotamie du Nord, avec ses petites principautés plus ou moins indépendantes, fut vaincue ou assujettie ; le Tigre fut atteint. Les juifs étaient nombreux en ces parages[2]. La dynastie des Izates et des Monobazes, toujours vassale des

  1. Pour la chronologie de ces événements, voir Volkmar, Judith, p. 40 et suiv., 136 et suiv. ; Dierauer, dans Büdinger, Untersuch. zur rœm. Kaisergesch., I, p. 152 et suiv. ; Noël Desvergers, Comptes rendus de l’Acad. des inscr., 1866, p. 84 et suiv.
  2. Jos., Ant., XVIII, ix, 1. Comp. Talm. de Jér., Jebamoth, i, 6 ; Talm. de Bab., Jebamoth, 16 a.