Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/554

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d’honneur, la faute de vouloir la réduire. Comme plus tard Septime Sévère et Ardeschir Babek, il échoua. L’armée était affreusement épuisée par les maladies. La ville était le centre d’un grand culte solaire ; on crut que le dieu combattait pour son temple ; des orages, éclatant au moment des attaques, remplissaient les soldats de terreur. Trajan leva le siège, atteint lui-même du mal qui devait l’emporter quelques mois après. La retraite fut difficile et marquée par plus d’un désastre partiel.

Vers le mois d’avril 117, l’empereur était de retour à Antioche, triste, malade, irrité. L’Orient l’avait vaincu sans combattre. Tous ceux qui s’étaient inclinés devant le vainqueur se relevèrent. Les résultats de trois années de campagne, pleines de luttes merveilleuses contre la nature, étaient compromis. Trajan songeait à recommencer, pour ne pas perdre sa réputation d’invincible. Tout à coup de graves nouvelles vinrent lui prouver quels dangers recelait la situation créée par ses récents échecs. La révolte juive, jusque-là limitée à la Cyrénaïque et à l’Égypte, menaçait de s’étendre à la Palestine, à la Syrie, à la Mésopotamie. Toujours à l’affût des défaillances de l’empire romain, les exaltés crurent pour la dixième fois voir les signes avant-coureurs de la fin d’une domination abhorrée. Excités par des livres comme