Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/97

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récits sur la vie de Jésus, de le montrer accomplissant la Loi tout entière ; ils lui mettaient, à tort ou à raison, dans la bouche ces mots : « Je suis venu, non abolir la loi, mais l’accomplir[1]. » Plusieurs, enfin, portés vers les idées gnostiques et cabbalistes, voyaient en lui un grand archange[2], le premier de ceux de son ordre, être créé à qui Dieu avait donné pouvoir sur toutes les choses créées et qu’il avait chargé spécialement d’abolir les sacrifices.

Leurs églises s’appelaient « synagogues », leurs prêtres, « archisynagogues »[3]. Ils s’interdisaient l’usage de la chair[4] et pratiquaient toutes les abstinences des hasidim, abstinences qui firent,

  1. Évang. des Hébreux, p. 16, 21, 22.
  2. Épiph., XXX, 3, 16 ; Hermas, Pasteur, Simil. v, 4 ; viii, 1, 2 ; ix, 12 ; x, 1, 4 ; Maud. v, 1, etc. La formule ΧΜΓ, fréquente surtout en Syrie, paraît devoir se résoudre en Χριστὸς, Μιχαὴλ, Γαϐριήλ, et appartenait peut-être aux judéo-chrétiens. Voir Waddington, Inscr. gr. de Syrie, nos  2145, 2660, 2663, 2665, 2674, 2691 ; Mission de Phénicie p. 592-593 ; de Rossi, Bull. di archeol. crist., 2e série, t. I (1870), p. 8-31, 115-121.
  3. Épiph., xxx, 18. Ce fut un usage général dans la Syrie, même chez les sectes les moins judaïsantes. Συναγωγὴ Μαρκιωνιστῶν à Deïr-Ali, à une journée au sud de Damas (Waddington, Inscr. de Syrie, no 2558, daté de l’an 318). Comparez كنيست pour כנסת. Il en fut de même en Égypte. V. Zoega, Catal. cod. copt. Mus. Borg., p. 380, ligne 19 ; 393, l. 21 ; 398, l. 10 ; 399, l. 12.
  4. Épiph., xviii, 1 ; xxx, 15, 18.