Page:Renan - L’Avenir de la science, pensées de 1848.djvu/564

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convertir ! Impossible. Reste la force. Ne vous y fiez pas. Et puis, c’est immoral. Fatalité de tout ce développement. Une seule solution : élever tous à l’intelligence. La société doit à tous l’éducation. On n’est pas homme pour naître homme. De quoi punissez-vous ce misérable ? Le peuple n’est pas responsable de ses folies. Injustice des reproches qu’on lui adresse. Ils retombent sur ceux qui ne l’ont pas élevé. Plus de barbares ! Dangers du suffrage universel avec des barbares. L’intrigue et le mensonge aux enchères. Le souverain de droit divin, c’est la raison. La majorité ne fait pas la raison. Idée d’un gouvernement scientifique. Le suffrage d’un peuple ignorant ne peut amener que la démagogie ou l’aristocratie nobiliaire. Le peuple n’aime pas les sages et les savants. Il n’y a qu’une chose à faire : cultiver le peuple. Tout ce qu’on fera avant cela sera funeste. Du libéralisme français. Qu’il ne profite qu’aux agitateurs, qui n’ont rien de bon à faire. Qu’il n’avance en rien les idées. Nos institutions n’ont de sens qu’avec un peuple intelligent. Droit à la culture qui fait homme. 318



Le socialisme est-il la conséquence de l’esprit moderne ? La tendance à laquelle correspond le socialisme est la vraie ; ses moyens sont mauvais et iraient contre son but. Le problème n’est que posé. Solution trop simple et apparente. Analogie du problème de l’esclavage dans l’antiquité. Charlatanisme naïf. Cela est autrement difficile. Ne pas injurier ceux qui tentent sans réussir. Antinomie nécessaire. Tous ont tort, excepté les sages qui attendent. Révolutionnaires et conservateurs. Le but de l’humanité n’est pas le bonheur, mais la perfection. Ce qui est nécessaire pour la perfection de l’humanité est légitime. Les droits se font et se conquièrent. Le but de l’humanité n’est pas son affranchissement,