Page:Renan - La Vie de Jésus.djvu/166

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des jeunes gens étaient aussi parfois des espèces d’anachorètes assez ressemblants aux gourous du brahmanisme. De fait, n’y avait-il point en cela une influence éloignée des mounis de l’Inde ? Quelques-uns de ces moines bouddhistes vagabonds, qui couraient le monde, comme plus tard les premiers Franciscains, prêchant de leur extérieur édifiant et convertissant des gens qui ne savaient pas leur langue, n’avaient-ils point tourné leurs pas du côté de la Judée, de même que certainement ils l’avaient fait du côté de la Syrie et de Babylone ? C’est ce que l’on ignore. Babylone était devenue depuis quelque temps un vrai foyer de bouddhisme ; Boudasp (Bodhisattva) était réputé un sage Chaldéen et le fondateur du sabisme. Le sabisme lui-même, qu’était-il ? Ce que son étymologie indique : le baptisme lui-même, c’est-à-dire la religion des baptêmes multipliés, la souche de la secte encore existante qu’on appelle « chrétiens de Saint-Jean » ou Mendaïtes, et que les Arabes appellent el-Mogtasila, « les baptistes. » Il est fort difficile