Page:Renan - La Vie de Jésus.djvu/289

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yeux fermés, il regardait les femmes, même les païennes. La tradition le lui pardonna, comme d’avoir su le grec, parce qu’il approchait de la cour. Après la mort de Jésus, il exprima sur la secte nouvelle des vues très modérées. Saint Paul sortit de son école. Mais il est bien probable que Jésus n’y entra jamais.

Une pensée du moins que Jésus emporta de Jérusalem, et qui dès à présent paraît chez lui enracinée, c’est qu’il n’y a pas de pacte possible avec l’ancien culte juif. L’abolition des sacrifices qui lui avaient causé tant de dégoût, la suppression d’un sacerdoce impie et hautain, et dans un sens général l’abrogation de la Loi lui parurent d’une absolue nécessité. A partir de ce moment, ce n’est plus en réformateur juif, c’est en destructeur du judaïsme qu’il se pose. Quelques partisans des idées messianiques avaient déjà admis que le Messie apporterait une loi nouvelle, qui serait commune à toute la terre. Les Esséniens, qui étaient à peine des juifs, paraissent aussi avoir été