Page:Renan - La Vie de Jésus.djvu/310

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vers ce temps-là un voyage à Jérusalem, deux vieillards, Siméon et Anne, qui avaient laissé des souvenirs de haute sainteté. Une chronologie assez lâche présidait à ces combinaisons, fondées pour la plupart sur des faits réels travestis. Mais un singulier esprit de douceur et de bonté, un sentiment profondément populaire, pénétraient toutes ces fables, et en faisaient un supplément de la prédication. C’est surtout après la mort de Jésus que de tels récits prirent de grands développements ; on peut croire cependant qu’ils circulaient déjà de son vivant, sans rencontrer autre chose qu’une pieuse crédulité et une naïve admiration.

Que jamais Jésus n’ait songé à se faire passer pour une incarnation de Dieu lui-même, c’est ce dont on ne saurait douter. Une telle idée était profondément étrangère à l’esprit juif ; il n’y en a nulle trace dans les évangiles synoptiques ; on ne la trouve indiquée que dans des parties de l’évangile de Jean qui ne