Page:Renan - La Vie de Jésus.djvu/344

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l’Apocalypse, cet appel sans cesse répété : « Que celui qui a des oreilles entende ! » sont les cris d’espérance et de ralliement de tout l’âge apostolique. Une expression syriaque Maran atha, « Notre-Seigneur arrive ! » devint une sorte de mot de passe que les croyants se disaient entre eux pour se fortifier dans leur foi et leurs espérances. L’Apocalypse, écrite l’an 68 de notre ère, fixe le terme a trois ans et demi. L’ « Ascension d’Isaïe » adopte un calcul fort approchant de celui-ci.

Jésus n’alla jamais à une telle précision. Quand on l’interrogeait sur le temps de son avénement, il refusait toujours de répondre ; une fois même il déclare que la date de ce grand jour n’est connue que du Père, qui ne l’a révélée ni aux anges ni au Fils. Il disait que le moment où l’on épiait le royaume de Dieu avec une curiosité inquiète était justement celui où