Page:Renan - La Vie de Jésus.djvu/363

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cas fussent au-dessus de leur force. Ils faisaient aussi des guérisons, soit par l’imposition des mains, soit par l’onction de l’huile, l’un des procédés fondamentaux de la médecine orientale. Enfin, comme les psylles, ils pouvaient manier les serpents et boire impunément des breuvages mortels. A mesure qu’on s’éloigne de Jésus, cette théurgie devient de plus en plus choquante. Mais il n’est pas douteux qu’elle ne fût de droit commun dans l’Église primitive, et qu’elle ne figurât en première ligne dans l’attention des contemporains. Des charlatans, comme il arrive d’ordinaire, exploitèrent ce mouvement de crédulité populaire. Dès le vivant de Jésus, plusieurs, sans être ses disciples, chassaient les démons en son nom. Les vrais disciples en étaient fort blessés et cherchaient à les empêcher. Jésus, qui voyait en cela un hommage à sa renommée, ne se montrait pas pour eux bien sévère. Il faut observer, du reste, que ces pouvoirs étaient en quelque sorte passés en métier. Poussant jusqu’au bout la logique de l’absurde, certaines gens chassaient les démons par Béelzébub,