Page:Renan - La Vie de Jésus.djvu/410

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personne obligeante, bonne, empressée ; l’autre, au contraire, nommée Marie, plaisait à Jésus par une sorte de langueur, et par ses instincts spéculatifs très développés. Souvent, assise aux pieds de Jésus, elle oubliait à l’écouter les devoirs de la vie réelle. Sa sœur, alors, sur qui retombait tout le service, se plaignait doucement : « Marthe, Marthe, lui disait Jésus, tu te tourmentes et te soucies de beaucoup de choses ; or, une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera point enlevée. » Le frère, Eléazar, ou Lazare, était aussi fort aimé de Jésus. Enfin, un certain Simon le Lépreux, qui était le propriétaire de la maison, faisait, ce semble, partie de la famille. C’est là qu’au sein d’une pieuse amitié Jésus oubliait les dégoûts de la vie publique. Dans ce tranquille intérieur, il se consolait des tracasseries que les pharisiens et les scribes ne cessaient de lui susciter. Il s’asseyait souvent sur le mont des Oliviers, en face du mont Moria, ayant sous les yeux la splendide perspective des terrasses