Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

j’ai remarqué en lui une charmante simplicité, lorsque d’ailleurs je connaissais ses talents et sa haute capacité. Je ne sais quel évêque fera, samedi prochain, l’ordination. À ce propos, je vous apprendrai que Guyomard va recevoir la tonsure, malgré l’état fâcheux où la maladie a réduit ce cher ami ; on est si satisfait de lui, de sa piété, de sa haute vertu ! En effet, depuis qu’il est ici, il a encore fait des progrès rapides dans la vertu, dans la patience entre autres, qu’il a si souvent occasion d’exercer, au milieu de ses souffrances. Il ne pense plus qu’au bonheur qu’il va avoir de se consacrer à Dieu. Aussi dans la maison est-il aimé plus que je ne saurais vous le dire. Pauvre ami pourquoi est-il toujours tourmenté par cette malheureuse poitrine !

Dans votre dernière et bien chère lettre, ma bonne mère, vous me demandez encore des détails sur ce M. de Ravignan, que nous avons eu l’insigne bonheur de posséder parmi nous. Je ne sais pas, ma bonne mère, où il est né : mais il occupait une place très distinguée dans le barreau de Paris, et même M. le Premier Président le désignait toujours pour