Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/162

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l’Archevêque de Paris. Il y eut un moment où je crus voir une féerie ; ce fut à l’arrivée du roi, quand je vis les dragons qui formaient son escorte défiler au grand galop devant la cathédrale, jetant un éclat éblouissant avec leurs casques et leurs armes qui étincelaient au soleil, et quand je vis arriver l’une après l’autre toutes les voitures de la cour, au bruit des fanfares et aux roulements du canon. Pendant presque tout le baptême, j’ai vu le roi et le petit enfant, qui est fort gentil et ne paraissait pas peu étonné de voir tant de monde autour de lui ; il ne savait pas que c’était à cause de lui qu’on s’était mis en si grands frais. Le baptistère était celui-là même où Saint-Louis reçut le baptême. Je n’ai pu assister à la réception du roi, ni aux compliments accoutumés que s’adressent le roi et l’Archevêque ; mais au sortir, j’étais fort près de Sa Majesté et de la reine. J’aurais été bien fâché de manquer une si belle occasion, qui ne se présente pas tous les jours ; je puis me flatter maintenant d’avoir vu une des plus belles assemblées du monde. Mais vous n’y étiez pas, et j’éprouvais un vide. Quand je