Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/18

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ler d’être séparé de vous, ce serait la manière paternelle dont on est traité ici. La pension est très bonne, les dortoirs d’une propreté admirable. Nous avons des lits de fer qui sont extrêmement commodes. L’établissement a une maison de campagne à Gentilly où nous allons nous promener. Enfin, on prend tous les moyens de rendre heureux les élèves. Mais, hélas ! je ne peux l’être loin de ma chère maman.

Et toi, mon cher Liart, toi avec qui j’ai passé de si doux moments, que j’ai souvent pensé à toi ! Tu ne m’as pas aussi oublié, j’en suis sûr, ton cœur est trop bon pour cela. Je t’ai écrit par ma sœur, je ne sais si tu as déjà reçu ma lettre, mais ne manque pas de m’écrire, je t’en prie. Fais mes compliments à tous nos condisciples, quand tu les verras, n’oublie pas surtout les professeurs du collège. Ah ! quand nous reverrons-nous ? Espérons en Dieu, mon bon ami, il ne nous abandonnera pas. — Je reviens à vous, ma chère maman. Je sors de chez mon confesseur, qui m’avait appelé non pour me confesser, mais pour faire connaissance avec moi. Quelle