Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/186

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai recommandé ma soutane, ma bien chère maman ; elle me revient un peu cher, mais je suis sûr que c’est du bon, et elle est même assez belle. C’est ce qu’il me fallait pour le moment ; celle-ci ira à tous les jours jusqu’à la fin de l’année et même au delà ; il m’en fallait une pour sortir et pour les jours extraordinaires. Je la conserverai bien, en sorte qu’elle me servira pour m’habiller cette année et l’an prochain et nous en serons quittes pour m’acheter l’an prochain une commune de quarante à cinquante francs pour tous les jours. Celle-ci me revient à soixante-cinq francs. Mais je n’aurais pas eu à moins quelque chose de bien présentable. Je me ferai faire aussi une paire de souliers ; quant au chapeau, j’en ai moins besoin, on en use assez peu ici. Il m’en faudrait peut-être un pour les sorties car pour nos promenades, comme elles se font à la campagne, l’autre est tout ce qu’il faut. J’aimerais mieux acheter quelques livres ; car en philosophie on n’en a jamais assez, et quoique j’en aie acheté un certain nombre, il m’en resterait encore plus à acheter, si je voulais avoir tous ceux qui me seraient utiles.