Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/190

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deniers. Oh ! si j’avais su cela, ma bonne maman, je ne vous l’aurais pas dit. Mon Dieu ! mon Dieu peut-être êtes-vous encore dans l’embarras, et j’en suis la cause !

J’ai maintenant à vous parler d’une bien grande affaire, ma très chère maman. Quoiqu’il en ait été rarement question entre nous, depuis longtemps son approche excitait en moi de graves pensées, et vous-même peut-être y avez-vous souvent réfléchi. La fin de mon séjour à Issy a ramené l’époque où j’ai dû, suivant l’usage, être invité à recevoir la tonsure. Vous concevez que cette invitation n’est et ne peut être un ordre c’est une simple permission donnée par les supérieurs, et c’est ensuite à chacun à examiner avec son directeur particulier s’il doit ou non y accéder. C’est donc entre Monsieur Gosselin et moi que roule maintenant la décision de cette importante affaire. Je n’ai rien négligé et ne négligerai rien pour le mettre en état de m’indiquer sur ce point la volonté de Dieu après quoi, sa volonté sera ma règle. Quoiqu’il n’y ait encore rien de décidé, j’ai pourtant lieu de prévoir une réponse affirmative. Mais je ne