Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/204

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la crainte ne m’ont pas approché. Je vois même venir avec joie le moment définitif. Le tout est de prendre un parti et de ne plus regarder en arrière.

J’ai reçu, il y a quelques jours, la visite de Monsieur l’abbé Romand. Il part, à ce qu’il paraît, pour la Bretagne vers le milieu ou la fin du mois de juin ; il espérait me procurer le plaisir de voyager avec lui mais vous comprenez que c’est trop prématuré, ma bonne mère ; la cérémonie serait à peine terminée. Cela me prive d’une agréable compagnie de voyage. Mais ce qui m’eût été plus précieux encore, c’eût été de voler plus tôt dans les bras de ma bonne mère. Vous comprenez, bonne maman, qu’il faut mettre un petit intervalle. Comme les vacances finissent ici plus tard qu’à Saint-Nicolas, elles commencent aussi un peu plus tard. Ma charge de maître des conférences sera aussi un petit obstacle à l’avancement de mon départ ; je ne puis guère quitter ma conférence, surtout à cause de l’examen qui a lieu à la fin de l’année. Croyez bien, ma bonne mère, que mon désir comme le vôtre serait d’avancer le plus pos-