Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/235

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une quantité innombrable de lustres et de girandoles en vermeil, qui produisent un effet magique. La musique est grave et solennelle. Nous y entendons aussi les sermons des meilleurs prédicateurs ; toutefois, jusqu’ici nous n’avons rien eu d’extraordinaire sur ce point. Les études de théologie sont en plein exercice. Nous avons le matin une classe de morale, et le soir une classe de dogmes. C’est une étude attachante, quoique un peu sèche. Si elle n’a pas le haut intérêt et la beauté de la philosophie, elle n’en a pas non plus les difficultés. Il y a pourtant quelques traités qui égalent la philosophie en hauteur et en importance.

Il y a une autre étude que j’ai entreprise et qui a pour moi le plus grand charme c’est celle de l’hébreu, la plus ancienne et une des plus singulières des langues connues. On se figurerait que cette étude devrait être hérissée de difficultés ; il n’en est pourtant pas ainsi ; dès qu’on s’est familiarisé avec l’écriture bizarre et étonnamment compliquée de cette langue, elle n’offre plus que des difficultés médiocres. Nous avons pour professeur un