Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/256

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conseil, croyez que je ne ferais aucune difficulté d’obéir à une voix que j’ai toujours été si heureux de suivre.

J’ai reconnu, bonne mère, la sollicitude d’une sage et tendre mère, dans l’inquiétude que vous avez témoignée, en sachant que j’assistais aux cours du Collège de France. Voici, chère maman, quelques éclaircissements propres à vous rassurer sur ce point. D’abord c’est avec la permission et même par l’ordre de mes supérieurs que j’y assiste, puisque c’est là, et non à la Sorbonne, que Monsieur Quatremère fait son cours. Vous comprenez par là, bonne mère, qu’on exagère le mal qu’on dit de cette maison, puisqu’elle compte parmi ses professeurs les plus religieux des savants de notre époque. Parmi les vingt ou trente cours qui s’y font, il en a en effet deux, ceux de Messieurs Quinet et Michelet, qui ne sont que des déclamations perpétuelles contre tout ce qu’il y a de saint et de respectable. Aussi Dieu me garde de souiller mes oreilles en les ouvrant à de telles calomnies, et à de tels blasphèmes ! Mais les autres cours de cette maison célèbre ne sont que des cours de sciences, où l’on