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XXXVII


Paris, 3 janvier 1846.


Chère et excellente mère,

Les premiers jours de mon année ont été employés à rendre à mes anciens maîtres et bienfaiteurs les devoirs que la reconnaissance m’imposait envers eux. Maintenant que toutes mes visites sont achevées, je viens, chère bonne mère, m’entretenir doucement et tranquillement avec vous. Ah que ne m’est-il donné, comme à tant d’autres, d’inaugurer l’année par un baiser donné à ma mère et en lui présentant les souhaits que mon cœur forme pour elle ! Hélas je ne puis que franchir en esprit la distance qui nous sépare,