Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/306

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table, auprès de ma mère chérie, et là lui ouvrir mon cœur ! Maman chérie, êtes-vous contente ? Mon Dieu que cette alternative me désole ! Ah ! quelle épreuve, chère mère ! ! Et pourtant ma conscience est tranquille et pure. Je n’ai fait qu’obéir à ce que je croyais mon devoir, je n’ai fait que suivre la ligne que des mains qui m’ont toujours si bien guidé traçaient devant moi. Monsieur Le Hir et Monsieur Dupanloup surtout ont été mes grands instigateurs, et je pourrais vous envoyer telle lettre de Monsieur Dupanloup, où il m’en donnait l’ordre formel. Et puis, chère mère, quelle idée vous vous êtes faite de la place que j’occupe ! Figurez-vous bien qu’elle est cent fois plus agréable et plus douce que celle que j’occupais au collège Stanislas. Nulle surveillance à exercer, rien que des répétitions, ce qu’il y a de plus utile et de plus agréable, et j’ajouterai de plus lucratif. Je ne suis nullement obligé, bonne mère, de coucher au dortoir ; j’ai une petite chambre charmante, avec lit, cheminée, etc. Elle me rappelle nos mansardes par sa forme, sa tapisserie et aussi par son rappro-