Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/312

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur institution est connue partout sous ce rapport. Quant aux élèves, ils m’aiment beaucoup ; je les caresse et les encourage, et cela leur plaît beaucoup. Au premier jour de l’an, j’ai été accablé de dragées et de bonbons. Pauvre mère, il faut finir, je réserve pour ma prochaine lettre une foule de choses intéressantes. Mon adresse : rue des Deux-Églises, 8, institution Crouzet ; mais il n’est pas nécessaire d’ajouter ceci. Maman chérie, une lettre le plus tôt possible, n’est-ce pas ? Mon cœur ne pense qu’à vous. Courage, mère chérie, bientôt… bientôt… Et puis, mère, au nom du ciel, n’allez pas au couvent, non, j’aime mieux encore vous savoir dans vos mansardes. Voyez-vous quelqu’un pour vous distraire ? à Bientôt… bientôt… bonne mère !  ! Adieu, maman chérie, adieu, la meilleure des mères, puissiez-vous être aussi heureuse que le voudraient mes souhaits. Puissent vos jours être désormais filés de soie ! J’attends tout, bonne mère, de l’avenir, et d’un avenir fort rapproché. Adieu, une dernière fois, votre fils tendre et respectueux, E. Renan.

E. R.