Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/328

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Comme je le devais, j’applaudis beaucoup à cette résolution, je l’engageai à tout juger par lui-même, en lui répétant, ce qui est parfaitement vrai, que toute influence devait cesser ici, que lui seul devait approfondir et décider. J’ajoutais que j’étais toute prête à le seconder matériellement, et que je laissais à sa disposition de passer deux ans à l’étranger ou de se livrer pendant le même temps à des études libres dans Paris. Et lui et moi nous penchâmes d’abord pour le premier des moyens puis, nous revînmes au second, comme plus propre à lui former une nouvelle carrière, s’il se décidait pour un changement, ce qui à chaque lettre me paraissait de plus en plus probable. Plusieurs mois s’étaient écoulés dans cette correspondance les vacances approchaient je l’engageai à les passer près de vous, chère maman, et à profiter de ce temps pour vous parler franchement de sa situation. Je cherchai à l’encourager en lui disant, ce qui ne peut être que juste, ce me semble, qu’une mère aime son enfant pour lui et non pour elle, que dans sa tendresse il n’y a pas de person-