Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en foule à mon esprit. Quand y verrai-je Guyomard et Liart à côté de moi ? Pourraient-ils se refuser à l’offre avantageuse qu’on leur fait ? Et je dois vous dire, ma chère maman, que cette offre ne s’adresse pas seulement à eux, mais encore à tous ceux qui, dans les classes un peu élevées, telles que rhétorique, seconde, troisième, voudraient venir au petit séminaire. Vous ferez, ma chère maman, une œuvre admirable en nous en procurant un certain nombre ; mais toujours deux conditions de la piété et des moyens. Il faudrait autant que possible faire les demandes avant les vacances, car les places pourraient être données à d’autres. Pressez surtout Guyomard et Liart ; oh ! que le bon Dieu bénisse vos efforts

Vous avez sans doute appris les troubles qui ont agité Paris[1]. Ne soyez nullement inquiète pour moi ; car je vous assure que ce n’est point là ce qui nous gêne. Une chose bien remarquable, c’est que nous étions tous infiniment plus gais ce jour-là que les autres ; nous composions le lundi, quand l’émeute

  1. L’insurrection de Barbès et de Blanqui, du 12 mai 1839.