Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/78

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élèves de Morlaix, de Dinan, de Rennes, de Nantes, et aujourd’hui encore, on en attend un de Vannes. Quelle affluence ! La Bretagne sera bientôt transplantée sur le sol parisien.

Comme vous le savez, ma chère maman, j’ai eu le plaisir de doubler ma seconde ; sous Monsieur Bessières ; c’est pour moi un sensible bonheur ; notre classe est d’une force très remarquable, et cette année, Monsieur Dupanloup est résolu de rendre les études du petit séminaire aussi fortes que celles de tous les collèges de Paris, et même, dit-il, de l’Europe ; c’est pour cela qu’un grand nombre d’autres élèves ont redoublé, entre autres Henri Nollin, qui refait aussi sa seconde avec moi, quoique l’an dernier il ait eu le second prix d’excellence. Ce sera pour moi un terrible antagoniste, mais peut-être encore moins terrible qu’Alfred Foulon, et d’autres, qui paraissent résolus de tenter les derniers efforts pour ne pas céder aux anciens. À la première composition, j’ai été le premier, mais j’ai un peu laissé ralentir mon feu et aux deux autres j’ai été le cinquième.