Page:Renan - Lettres du séminaire, 1838-1846.djvu/97

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À quoi donc devinez : à la messe de minuit ! au mois de février. Voilà au moins un prodige, n’est-ce pas ? Et cependant rien de plus vrai. Nous sommes allés au Diorama, où on nous a représenté la messe de minuit en l’église Saint-Étienne-du-Mont, si bien et avec des effets si merveilleux de lumière, qu’on y croirait assister réellement. On voit d’abord en un tableau, l’église en plein jour, éclairée par le soleil, puis peu à peu le jour baisse, et enfin on la voit au clair de la lune, et cela si bien qu’on se demande si cela n’est pas effectivement. Enfin on la voit dans une profonde obscurité mais bientôt on voit une petite lumière apparaître ; c’est le sacristain qui vient allumer les cierges peu à peu tous les quinquets, les cierges, les lampes s’allument comme par enchantement. En même temps les sièges auparavant vides se remplissent de personnes, et on voit l’église pendant la messe. Quelque temps après, les cierges et les lumières s’éteignent, et l’obscurité recommence. Mais bientôt le jour reparaît et l’on se retrouve au matin. Figurez-vous tout cela représenté dans un petit espace de quelques