Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/142

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te sera possible. Ah ! si tu savais comme je suis heureuse en recevant une lettre de toi ! Pauvre Ernest ! que mon cœur a souffert en te quittant ! Adieu, mon bien cher ami ! Aime-moi toujours, et sois bien assuré que j’invoque souvent ton souvenir dans les moments où mon âme est oppressée de cette tristesse que l’on retrouve fréquemment sur la terre étrangère, quels que soient les efforts que l’on fasse pour la vaincre. Que ceci ne t’attriste pas, cher Ernest ; si j’ai rencontré bien des difficultés dans ma vie, j’ai aussi trouvé en moi bien du courage, et j’en puise de nouveau dans la pensée de ta bonne amitié. — Adieu encore ! n’oublie jamais que je serai toujours ta première amie.

H. R.


Donne de mes nouvelles à maman, je te prie. Voici mon adresse exacte ; il n’est pas nécessaire d’affranchir pour que les lettres me parviennent :

Mademoiselle R…, au château de Clemensow, poste de Zwierziniec, près Zamosc (Pologne).