Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/145

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faite à Dieu : or une telle promesse approche bien d’être un vœu. J’ai donc cru qu’elle exigeait avant d’être faite les plus sérieuses méditations, et ma conscience ne me reproche d’avoir omis aucun des moyens qui étaient à ma portée pour m’éclairer.

Les conseils ne m’ont pas manqué : Dieu m’a ménagé un trésor également rare et inestimable dans un directeur d’une sagesse et d’une bonté remarquables : j’ai trouvé en lui un caractère simple et vrai, parfaitement en harmonie avec le mien, et surtout un tact fin et exercé, habile à comprendre et à sentir ce qui ne peut se dire qu’à demi en des matières aussi délicates. Ses conseils ont d’abord penché vers une décision affirmative : à un certain moment même ils ont été positifs ; mais mes tentations et mes incertitudes semblaient redoubler à mesure que j’envisageais avec plus de fixité une détermination d’une aussi haute portée.

J’avais d’ailleurs l’exemple de plusieurs de mes amis, qui s’étaient décidés à attendre leur séjour à Saint-Sulpice et l’époque de leurs études théologiques (suivant l’usage généra-