Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’accepte comme l’œuvre d’une providence bienveillante, qui a toujours voulu se servir de ta médiation pour me faire du bien. Peut-être pourtant serait-il prudent de ne pas encore agir d’une manière décisive. Jusqu’à deux ou trois mois, je ne suis pas encore sûr de moi ; on pourrait me taire telle proposition, que je ne pourrais absolument refuser, sans tout briser. Si tu peux agir comme incertaine encore de mon consentement, agis : sinon, je te promets une réponse définitive dans quelques semaines. Malgré cette incertitude, j’ai voulu te mettre au courant des choses, afin que tu pusses toi-même me conseiller, et tout diriger en conséquence. Je pense que l’époque la plus propice pour l’exécution serait le commencement de l’année (classique) prochaine. Je ne répugnerais pourtant pas du tout à passer encore ici une grande partie de l’année prochaine. La facilité qui m’a été accordée d’assister à différents cours de la Sorbonne et du Collège de France, m’en rend le séjour utile et très supportable.

Que de projets, pauvre Henriette, pour un avenir que je ne verrai peut-être pas ! Cette