Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/242

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ma chère Henriette, le résultat de tes démarches. Pourvu que le secret soit gardé à l’égard du séminaire et surtout de maman, et que la chose soit présentée sous le jour que je t’ai dit, c’est-à-dire comme délai et épreuve, il n’y a rien à craindre. Pauvre Henriette, que ne puis-je t’ouvrir ma pensée tout entière ! Je me désole quand je pense qu’il nous faut un mois entier pour échanger une pensée. Adieu, ma bonne et chère Henriette. Sur toi reposent toutes mes espérances de bonheur. Pourrai-je un jour te rendre tout ce que tu as fait pour moi ? L’avenir me désole par son incertitude. Au moins tu posséderas toujours la tendresse la plus vive de mon cœur ; c’est le seul retour que je puisse te promettre.

E. RENAN.


XVI


1er juin 1845.

Rien ne peut ajouter à la tendresse que je te porte, mon Ernest bien-aimé ; mais, si cela