Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/250

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qu’on voulait déjà t’imposer !… Je n’ose te rien dire de plus ; ma lettre est pleine de restrictions, parce que je suis convaincue que le secret de ma correspondance n’est pas respecté. Que Dieu et ta raison t’inspirent ! Que l’amour du bien et de la vérité te suggère les avis que mon éloignement ne me permet plus de te donner ! Ernest, viendra-t-il un temps où nous pourrons laisser parler sans contrainte deux cœurs qui sauront s’apprécier, qui seront heureux de s’éclairer, de se soutenir l’un par l’autre ?… Quel rêve ! Adieu, cher bien-aimé ! Crois que tu es dans toutes mes pensées ; crois que je veille sur toi avec la sollicitude la plus tendre, avec l’affection la plus dévouée. A toi toujours et de toute mon âme.

H. R.


J’espère que cette lettre te parviendra sans retard, puisque je la fais partir de Varsovie. Je serai ici jusque vers le 10 juillet, c’est-à-dire que, si tu m’écris dans le courant de juin ou les premiers jours de juillet, il faut m’adresser ta lettre : mademoiselle R…, palais