Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/257

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sonderai durant les vacances ce point délicat.

Je t’ai parlé, chère Henriette, d’une troisième voie, qui m’offrirait peut-être quelque issue ; mais celle-ci ne me présente encore rien de déterminé ; ce ne sont que des possibilités. Je n’ai encore rien dit à M. Dupanloup de mon état ni de mes projets, et ne puis le faire actuellement, car il n’est pas à Paris. Or, j’ai assez bonne opinion de l’élévation de son esprit pour croire qu’il y prendra intérêt. J’ai vu plusieurs jeunes gens, mes anciens condisciples, dans des positions analogues à la mienne, à qui il a rendu d’immenses services, soit en les secondant dans la carrière qu’ils avaient embrassée, soit en leur ouvrant quelque issue. Il est naturellement généreux et grand, et son influence est fort étendue, même parmi ceux que le parti où il est engagé l’oblige à combattre : tu sais que les protections des opposants ne sont pas les plus mauvaises.

Je pense donc qu’il serait prudent de ne rien décider, avant de lui en avoir parlé. Néanmoins, ma chère Henriette, le parti que tu me proposes est incontestablement celui qui