Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/366

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les termes. Nul ne s’y laisse tromper, et ceux qui les reçoivent savent fort bien que les trois quarts sont faux quant à la forme. C’est une issue échappatoire que la loi a ménagée, pour diminuer l’odieux d’une exclusion aussi brutale, et cela est si vrai que le texte littéral de la loi dénote évidemment l’intention de se laisser tromper, toutes les fois que le bon sens l’exigera. Aussi, toutes les fois que j’ai parlé de mes scrupules sur ce point, tout le monde en a ri ; car on cesse de tromper du moment où l’on se sert d’une formule qui, quoique fausse en elle-même, est réduite par tous à sa juste valeur. Or ces études domestiques sont devenues, dans l’usage, synonymes de toute étude faite avec l’assentiment des parents hors de l’université. Qu’importe, en effet, que mon père ou frère m’ait fait enseigner la philosophie sous ses yeux par tel ou tel, ou qu’il m’ait envoyé à telle maison qu’il lui plaisait pour prendre des leçons ? D’ailleurs, le cas était si pressant et l’injustice si manifeste, que je n’ai pas cru devoir me priver d’une faculté que tous les autres s’accordent, et qui semble même concédée par