Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/385

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tesse de leurs observations, devint pour moi une irréfragable autorité.

L’un et l’autre, après m’avoir engagé à continuer mes études dans cette partie, avec tout le zèle que déploient les érudits pour leur spécialité, m’avouèrent avec franchise que je commettrais une grave imprudence en fondant sur ces études l’espoir d’un avenir prochain. Ces études, étant actuellement fort peu suivies, ne pouvaient ouvrir la voie qu’à un nombre de places excessivement restreint. Croirais-tu que, tout calcul fait, je n’ai guère trouvé dans toute la France qu’une seule chaire, celle de M. Quatremère lui-même, à laquelle je pusse aspirer par les langues que j’ai étudiées et vers lesquelles je voudrais continuer à diriger mes études, c’est-à-dire les langues anciennes de l’Orient. Or, M. Quatremère a déjà adopté son futur successeur ; c’est M. Emmanuel Latouche, le neveu de l’abbé, dont j’ai fait la connaissance à son cours ; et quand même la concurrence serait possible, même malgré le choix du prédécesseur, je ne voudrais avoir l’air de supplanter personne.

Les langues orientales modernes offrent, il