Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/410

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connaissances, ils ne puissent trouver place dans les colonnes de l’une des publications scientifiques, qui s’occupent spécialement de l’Asie. Je ne t’énumère pas, chère amie, tous les avantages qui en découleraient : tu les comprends toi-même. Je dois te dire, d’un autre côté, que le travail est à peu près fait, et que, si je ne désirais pas donner à ma première œuvre toute la perfection dont je suis capable, un travail de quelques mois y suffirait. Mais comme je désire ne commencer par rien de médiocre et que, d’ailleurs, je veux tout faire avec conscience, je m’obligerai à toute une nouvelle série de recherches, laquelle pourra bien reculer l’achèvement de mon travail jusqu’au terme de dix-huit ou vingt mois.

Il est vrai que ma position actuelle est bien précaire ; mais elle est suffisante, ou du moins le deviendra avec les améliorations que le temps y apportera. La véritable difficulté n’est pas dans le présent, elle serait plutôt dans l’avenir, et ma première question a été de me demander a moi-même ? Où cela me mènera-t-il ? Ceux qui ne veulent jamais marcher qu’à pied ferme trouveraient peut-être plus sûr que je m’atta-