Page:Renan - Lettres intimes 1842-1845, calmann-levy, 1896.djvu/48

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ouvrages destinés à l’éducation des femmes ne lui laissait d’ailleurs espérer ni grandes satisfactions, ni grands succès. C’était surtout pour obliger son amie, vieille et infirme, qu’elle faisait ces travaux. Les écrits où on la trouvait tout entière étaient ses lettres. Elle les écrivait dans la perfection. Ses notes de voyage étaient excellentes aussi. Je m’étais fié à elle pour raconter la partie non scientifique de notre voyage d’Orient ; hélas ! toute la conscience de ce côté de mon entreprise, que j’avais déposée en elle, a péri avec elle. Ce que j’ai trouvé à ce sujet dans ses papiers est très bon. Nous espérons pouvoir le publier en le complétant par ses lettres. Nous publierons ensuite un récit qu’elle écrivit des grandes expéditions maritimes du xve siècle et du xvie siècle. Elle avait fait pour ce travail des recherches très étendues, et elle y avait porté une critique bien rare dans les ouvrages destinés aux enfants. Elle ne faisait rien à demi ; la droiture de son jugement se montrait en tout par un goût exquis du solide et du vrai.

Elle n’avait pas ce qu’on appelle de l’esprit, si l’on comprend par ce mot quelque chose