Page:Renan - Ma soeur Henriette, Calmann-Levy, 1895.djvu/124

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plus profondément les maladies de la Syrie.

À dix heures et demie, tous ces messieurs étaient à Amschit. Presque en même temps, le docteur Gaillardot y arrivait de son côté par terre. Depuis la veille au soir, nous étions étendus tous les deux sans connaissance, vis-à-vis l’un de l’autre, dans le grand salon de Zakhia, soignés uniquement par Antoun. La bonne famille Zakhia était rangée autour de nous, pleurant et nous défendant contre le curé, espèce de fou qui avait la prétention de nous soigner. On m’a assuré que ma sœur ne donna absolument aucun signe de connaissance pendant tout ce temps. Le docteur Suquet, auquel on laissa naturellement la direction des soins à nous donner, reconnut bientôt, hélas ! qu’il était trop tard pour elle. Toute tentative pour provoquer une réaction fut inutile. Le sulfate de quinine, qui, administré à haute dose, est le remède suprême de