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CHAPITRE VII.


DÉCADENCE DU GNOSTICISME


Le christianisme, au moment où nous sommes parvenus, est, si l’on peut s’exprimer ainsi, arrivé au complet épanouissement de sa jeunesse. La vie, chez lui, déborde, surabonde ; nulle contradiction ne l’arrête ; il a des représentants pour toutes les tendances, des avocats pour toutes les causes[1]. Le noyau de l’Église catholique et orthodoxe est déjà si fort, que toutes les fantaisies peuvent se dérouler à côté d’elle sans l’atteindre. En apparence, les sectes dévoraient l’Église de Jésus ; mais ces sectes restaient isolées, sans consistance, et disparaissaient, pour la plupart, après avoir satisfait un moment aux besoins du petit groupe qui les avait créées. Ce n’est pas que leur action fût stérile ; les enseignements secrets, presque individuels, étaient au moment de leur plus

  1. Justin, Dial., 35 ; Orig., Contre Celse, V, 65.