Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/110

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que j’aurai tous mes titres, et que je serai convenablement placé, ce sera mon premier soin, mais pas auparavant.


2 juillet.

Très chère amie, que de fois dans ces jours je songe qu’il y a une année je te possédais auprès de moi, que nous parcourions ensemble ces mêmes rues, qui sont maintenant désertes pour moi[1]. Je m’en console on songeant que le temps passé n’a pas été inutile, et qu’il a contribué à avancer le moment où se réunissent tous nos désirs, et qui te verra enfin réunie aux objets de ton affection. Les vacances approchent, chère amie ; notre mère m’annonce qu’elle sera dans un mois à Saint-Malo, et m’invite à m’y rendre. Il ne sera pourtant guère possible que j’y sois avant la mi-août, et même tel arrangement pour l’année prochaine pourrait déranger tous ces plans. Nous en parlerons plus longuement dans notre prochaine lettre, chère amie. — J’ai vu hier soir madame Catry, dont la santé est assez bien rétablie. Elle a en effet éprouvé une pleurésie, mais dont il ne lui reste plus qu’un point de côté qu’on dit sans danger. Je suis fâché que l’espace me manque pour te raconter comment ils sont arrivés à savoir que j’étais leur voisin, et surtout comment je me suis retrouvé en rapport

  1. Henriette avait fait un court séjour à Paris dans l’été de 1846.