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les moyens de réussir dans ma nouvelle demande pour une bibliothèque, il m’engagea très fortement à m’enquérir moi-même des places vacantes et à faire la demande spéciale de telle et telle place, et non d’une place en général. Il me laissa du reste concevoir des espérances fondées sur le succès de démarches ainsi faites. Quelquefois en effet, en ces sortes d’affaires, un premier refus est un titre. Mieux vaut donc qu’il ait porté sur ce dont je me souciais assez peu.

Que me reste-t-il donc à faire, chère amie, dans cet état de chose ? J’ai cru d’abord devoir écrire au ministère, pour faire remarquer la méprise commise sur le sens de ma demande, et prier de faire passer mes pièces au bureau chargé de l’administration des bibliothèques, afin que les recommandations qui les accompagnaient et surtout la lettre de M. Reinaud ne restassent pas inutiles. Ensuite, chère amie, je m’occupe activement des recherches que m’a indiquées M. Soulice. Il n’est guère que trois bibliothèques, où je puisse trouver une place convenable, celle de Sainte-Geneviève, de la Sorbonnc, et la bibliothèque particulière de l’Institut. Celle-ci serait mon idéal ; mais le petit nombre des employés me laisse peu d’espérance. Quelque pénibles, singulières même, que puissent paraître des démarches de la nature de celles que je suis obligé de faire, je m’y résigne, chère amie ; seulement je les fais par écrit, m’adressant au conservateur comme pour un renseignement. Le conservateur n’ayant