Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/138

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donner des indications dans les cas difficiles ou douteux. Enfin, chère amie, une foule de raisons me feraient désirer la réalisation de cette promesse. Malheureusement je n’ose l’espérer. Je soupçonne dessous encore quoique machine, et je n’y croirai que quand j’en aurai l’acte officiel en bonne et due forme. J’avais d’abord résolu de ne point te parler d’une possibilité aussi chanceuse ; mais pourquoi te cacherais-je, chère amie, les moindres espérances qui viennent me sourire ? En tout cas, la place serait assez minime ; les appointements, bien qu’on n’ait pu me les fixer précisément, ne dépasseraient guère mille francs. Mais aussi je n’aurais de service que trois fois par semaine, et ce service, je le répète, loin de m’être une charge, serait une facilité pour mes travaux. Je fais maintenant des séjours bien plus longs dans cette bibliothèque ou dans d’autres, et avec bien moins de commodités que je ne le ferais comme bibliothécaire. Une circonstance à laquelle j’avais peu songé jusqu’ici, a failli modifier considérablement mon plan d’études pour cette année. On vient de publier le programme d’un concours d’agrégation devant la Faculté des Lettres de Paris, lequel s’ouvrira le 1er octobre prochain. Cette agrégation est toute différente de l’agrégation des collèges, à laquelle seule j’aurais songé, sans les instances de M. Garnier, qui de lui-même m’a engagé à choisir la première, et qui y met une insistance qui m’étonne. Quant au fond des matières, cette