Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/186

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voit aucun rapport entre une école administrative et une école toute scientifique, — La réorganisation l’École des Langues orientales vivantes, qui, il faut l’avouer, était tombée très bas dans les dernières années, est en bonne voie. Nous ayons rédigé et présenté au ministre un nouveau projet, à la rédaction duquel j’ai eu quelque part. L’École dans ce nouveau plan offrirait quelques places de plus. Mais comme on s’y propose surtout l’usage pratique des langues actuellement parlées on Asie, et que ce point de vue m’a très peu occupé, je n’ai jamais songé bien sérieusement à cette École pour mon avenir. — Tout mon travail est à l’Institut : la commission est nommée depuis quelques jours ; je n’en connais encore que deux membres, MM, Victor Le Clerc et Hase. — Le travail de mon agrégation me préoccupe surtout en ce moment. J’ignore totalement quelle sera la couleur des juges du concours, ce qui en philosophie forme un véritable embarras. Le programme de l’agrégation est tout cousinien ; il se compose presque exclusivement de questions qui n’ont de sens qu’au point de vue de la philosophie éclectique. Ceci toutefois m’inquiète peu. Si M. Cousin est remplacé dans la présidence et la direction, ce sera par le parti qui l’a abandonné comme arriéré, et non par ceux qui l’anathématisent comme novateur. Il faut le dire, cet homme si intelligent et si élevé s’était endormi dans son fauteuil de satisfait. Il est détrôné avec les autres. Il serait