Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/248

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Écris-moi immédiatement sur ce point important. M. Ozaneaux me parlait de Rennes, peut-être Strasbourg. La tentation est délicate. Je vais ces jours-ci agir de tous les côtés. Je te ferai connaître les premiers résultats quand le rapport sera publié.

Le temps me manque pour prolonger cette conversation, chère amie. Les journaux et le rapport que je t’ai expédié (l’as-tu reçu ?) te parleront de la séance de l’Académie. Excellente sœur, puissent ces bonnes nouvelles adoucir ta tristesse ; que ton désespoir m’afflige, excellente amie ! Que je voudrais pouvoir te rapprocher des faits, afin qu’ils te parussent moins effrayants ! Compte au moins, chère amie, sur l’éternelle amitié de ton frère ; quelquefois tu parais si désespérée que tu as l’air de douter de moi-même. O ma sœur bien-aimée, comment te dirai-je tout ce qu’il y a pour toi au fond de mon cœur d’amour et de reconnaissance ?

Adieu, amie chérie,
E. RENAN.


MONSIEUR RENAN.


Paris, 15 septembre 1848.

Bien vainement, mon Ernest, je chercherais des expressions pour te dire ce que j’éprouve on apprenant ton second, ton double et si beau succès. Le cœur plein de ta pensée et de la plus douce émotion, je ne sais, depuis deux heures