Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/253

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rapport de l’Académie, ce qui m’a valu pour toi d’aimables compliments de tout mon entourage ; il en sera certainement de même du rapport de M. Ozaneaux. Très cher Ernest, qu’est-ce qui luirait dans ma vie si tu n’y étais pas ? qu’ost-ce qui animerait mon cœur si tu ne le remplissais ?

J’ai passe à l’écrire, mon ami, cette soirée qu’il m’eût été pénible de consacrer à d’autres soins : depuis que j’ai ta lettre, toutes mes actions ont été purement mécaniques, car ma pensée ne t’a pas quitté un instant. Viendra-t-il un temps où nous partagerons de moins loin et nos satisfactions et nos craintes ? Oh ! Dieu le veuille ! — En attendant, aimons-nous toujours, car il n’y a que cela de stable et de consolant dans ce pauvre monde. Encore une fois, mon Ernest bien-aimé, merci de ta tendresse, merci des joies que tu me donnes.

H. R.


MADEMOISELLE RENAN
chez M. le comte André Zamoyski, Nouveau-Monde, Varsovie, Pologne.


Timbre de la poste, 30 septembre 1848.

Mon Dieu  ! ma sœur bien-aimée, dans quelles angoisses me jettent les quelques lignes que je reçois à l’instant. Je savais bien, excellente amie, que le choléra était à Varsovie ; mais nos jour-