Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/28

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Aussitôt, chère amie, que ce moment de fluctuation aura amené un résultat, je t’en ferai part. Il y a un an à cette époque que je me trouvais dans un état presque semblable ; mais quelle différence, chère amie ! le chemin fait me console, et me fait marcher avec confiance vers l’avenir, qui après tout ne peut être pire que le passé. — Quand on a su que j’étais admis à l’examen oral, on est venu de nouveau me solliciter pour l’affaire de Bourges[1], en m’offrant la chaire de rhétorique, mais j’ai refusé, disant que ma famille y mettait obstacle. En effet j’aurais droit à la même place en province dans un collège de l’Université. — Ayons confiance, chère amie, des jours meilleurs nous attendent.


24 octobre 1846.

J’ai vu hier soir les dames Ulliac. je ne voulais pas expédier ma lettre avant de leur avoir annoncé que je t’écrivais. Mademoiselle Ulliac était tellement occupée qu’elle n’a pu trouver un instant pour t’écrire. Elle demande avec empressement les divers travaux que tu lui as promis pour son journal, et spécialement celui des catacombes de Rome. Il en est un surtout sur lequel je réclamerai ton assiduité ; c’est celui des énigmes historiques. Car mademoiselle Ulliac, qui a voulu t’en réserver

  1. On avait offert à Renan une place dans un établissement libre à Bourges.